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Alors que les datas sont devenues le carburant d’une partie de la nouvelle économie, leurs lieux de stockage, les data centers, rencontrent une opposition de la plupart des villes et des différentes administrations. Et pourtant…

Même si ce type d’équipement porte sur des bâtiments avec de grandes différences de taille, de fonctionnement et d’exploitation, les reproches qui leur sont faits relèvent de deux grandes familles.

Peu d’emplois directs

D’abord, sur le plan de l’emploi. Le ratio emploi/surface de plancher de ces bâtiments est effectivement faible. Il est indéniable de constater que ces équipements génèrent un nombre limité d’emplois, principalement de maintenance technique des équipements informatiques, alors qu’indirectement, ce sont de nombreux emplois plutôt bien payés qui participent aux chaînes de valeur du numérique.

Chaleur et pollution

Les seconds reproches questionnent les incidences environnementales de ces équipements (voir à ce sujet « Les Data centers – Éclairage 2023 » MRAE Île-de-France). Bâtiments énergivores, ils nécessitent un réseau électrique robuste. À travers la chaleur fatale qu’ils dégagent, les data centers participent au réchauffement des villes et aux phénomènes d’îlots de chaleur. Ils peuvent aussi être source de bruit et de pollution de l’air (notamment lors de la maintenance des groupes électrogènes de secours).

Des solutions possibles

Face à ces différentes questions, on constate que les opérateurs intervenant dans le développement des data centers se professionnalisent et sont en mesure d’intégrer dans les nouveaux projets, des réponses aux questions environnementales : réutilisation de la chaleur fatale, modifications des modalités de maintenance des équipements de secours…

Quant aux collectivités locales, elles disposent de plusieurs leviers pour optimiser l’implantation des data centers. On peut ainsi imaginer qu’elle soit étudiée et planifiée dans le cadre de l’élaboration des PLU, sur des terrains déjà soumis à nuisances sonores par exemple. La réutilisation de la chaleur fatale constitue naturellement un enjeu des PCAET et de la conception des réseaux de chaleur communaux ou intercommunaux.

Si la conception des nouveaux projets de data center intègre ces réflexions, ils pourront peut-être sortir des constructions mal aimées de la programmation urbaine.