octobre 2023
Le foncier productif : en voie d’extinction ?
Si le gouvernement affiche son ambition de réindustrialiser la France, le foncier productif est la principale victime du recyclage urbain et de la sobriété foncière.
Le foncier productif, ou foncier industriel, est un des principaux gisements fonciers qui permet de contribuer à atteindre l’objectif du zéro artificialisation nette (ZAN). Le plus souvent mono propriétaire, ce type de bien offre des emprises foncières relativement importantes, bien desservies et peu denses.
Un recyclage rentable et vertueux
En dépit de la pollution de ces bâtiments qui nécessitent aussi des travaux de démolition ou de réhabilitation lourde, ses caractéristiques facilitent son recyclage qui devient économiquement possible dès lors que le projet de réaménagement repose sur une modification d’usage (usage industriel vers un usage mixte mais principalement résidentiel) et une densification du site. Ces projets sont particulièrement vertueux en termes d’environnement car ils permettent le plus souvent de désimperméabiliser les sols, créer des espaces verts et répondre aux besoins de production de logements. Ils présentent aussi l’avantage de trouver un certain équilibre financier et de modifier fondamentalement l’image de la ville.
Désindustrialisation et disparition du foncier
Reste que ce modèle de renouvellement de la ville implique une disparition de ces fonciers, qui étaient jusqu’à présent compensée par la production de nouveaux fonciers en périphérie urbaine. Or cette production n’est désormais plus une option au regard des enjeux environnementaux et de sobriété foncière. Cette extinction du foncier productif est un processus qui accompagne la désindustrialisation de la France. L’activité industrielle représente 9% du PIB en 2022 alors qu’elle représentait environ 16% du PIB en 2000 selon l’Insee.
Inventer un nouveau modèle
Pour y remédier, il faut inventer un nouveau modèle de production de foncier industriel. Mais des difficultés subsistent : un prix de vente extrêmement faible par rapport à d’autres destinations, une densité peu importante mais une imperméabilisation forte (du fait des besoins de stockage, de livraisons et de stationnement) et des implantations potentiellement génératrices de risques industriels… Si des progrès peuvent être faits sur la qualité environnementale des usines comme leur densité, la végétalisation des toitures, la gestion des eaux pluviales, la production d’ENR ou l’utilisation de matériaux bio sourcés, ce modèle nécessite néanmoins de mobiliser des financements permettant d’équilibrer les bilans financiers.
Pour en savoir +
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